La musicothérapie

 

La Fédération Française de Musicothérapie la définit comme "une pratique de soin, de relation d'aide, de soutien ou de rééducation, utilisant le son et la musique, sous toutes leurs formes, comme moyens d'expression, de communication, de structuration et d'analyse de la relation. Elle s'adresse, dans un cadre approprié, à des personnes prénsentant des souffrances ou des difficultés liés à des troubles psychiques, sensoriels, physiques, neurologiques, ou en difficulté psychosociale ou développementale". 

 

Idées fausses

 

La musicothérapie n'étant pas reconnue en France à l'heure actuelle, beaucoup de personnes en ont une image erronée. Voici une liste non-exhaustive de ces idées fausses que l'on rencontre souvent* :


"Idée fausse #1 : La musicothérapie est une activité passive au cours de laquelle le musicothérapeute joue de la musique aux gens."
Bien souvent, au contraire, on invite le patient à être en position active, c'est-à-dire à lui-même jouer de la musique, chanter, explorer des instruments, etc. C'est ce qu'on appelle la musicothérapie active, par opposition à la musicothérapie réceptive.

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"Idée fausse #2 : La musicothérapie n'est efficace que sur un nombre très restreint de personnes."
En vérité, à l'exception des personnes souffrant d'une surdité profonde, tout le monde peut bénéficier de séances de musicothérapie. Elle est efficace sur de nombreuses problématiques : dépression, anxiété, autisme, difficultés d'apprentissages, manque de confiance en soi, troubles neurocognitifs... C'est à travers les échanges entre le patient et le musicothérapeute que se construit un projet de soin qui sera adapté à la problématique. 


"Idée fausse #3 : La musicothérapie peut être pratiquée par n'importe quel musicien ou par quelqu'un n'ayant participé qu'à un atelier de musicothérapie."
Non. Il ne suffit pas d'être musicien pour exercer la musicothérapie. Etre musicothérapeute est un métier à part entière, qui nécessite des connaissances en musique certes, mais aussi en musicothérapie, en psychologie, en psychopathologie, ou même en neurosciences. 


"Idée fausse #4 : On n'utilise que de la musique classique en musicothérapie."
Faux : tous les styles musicaux peuvent être utilisés en musicothérapie, et il est important que les musiques choisies correspondent aux goûts du patient. 


"Idée fausse #5 : La musicothérapie n'a pas de résultats mesurables ni d'effets bénéfiques prouvés."
En fait, les vertus thérapeutiques de la musique sont de plus en plus reconnues à travers des recherches scientifiques, et notamment grâce au développement des neurosciences. On sait par exemple qu'apprendre à jouer d'un instrument est une des activités qui stimulent le plus la plasticité cérébrale. De plus, les séances de musicothérapie se construisent à partir d'objectifs thérapeutiques ciblés, et nous évaluons au fur et à mesure l'efficacité de notre dispositif.


"Idée fausse #6 : La musicothérapie n'est efficace qu'auprès de personnes qui ont des antécédents musicaux."
Aucune compétence musicale n'est requise pour bénéficier de séances de musicothérapie. Il appartient au musicothérapeute de proposer un accompagnement qui soit adapté aux compétences musicales du patient. En réalité, le fait d'être musicien professionnel peut même, dans certains cas, être une entrave à la musicothérapie, car le musicien est alors habitué à aborder la musique dans un esprit de performance, et ne parvient plus à l'aborder d'une façon thérapeutique.


"Idée fausse #7 : La musicothérapie est principalement un divertissement."
La musicothérapie est une approche thérapeutique à part entière, et, à mon sens, le processus thérapeutique ne peut être enclenché que parce qu'il y a, chez le patient, une demande, une motivation, le désir d'aller vers un changement...

 

* : Les idées fausses mentionnées ci-dessus en caractères gras sont extraites de l'ouvrage de Guylaine Villancourt : Musique, musicothérapie et développement de l'enfant, Editions de l'hôpital Sainte-Justine, 2005.

 

 

"La musicothérapie doit redonner du pouvoir à la personne, afin qu'elle développe son plein potentiel."

Guylaine Villancourt